dimanche 2 avril 2023

YVON LE MEN [HIR] DE LA POÉSIE CONTEMPORAINE


Paul Le Bihan, maire de Lannion l’a dit « Il faut remercier ceux qui nous font du bien. » C’est pour cette raison que le parc du Conservatoire Lannion Trégor porte depuis hier le nom d’Yvon Le Men

Remercier ceux qui nous font du bien. Quelle belle citation de la part du premier édile de cette ville, quand des *cardinaux en costumes estiment que les livres ne sont pas essentiels. 

Quelle reconnaissance aussi pour ce poète né en 1953 à Tréguier qui reçut le prix Goncourt de la poésie en 2019 et fait Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres en 2021 ! Yvon Le Men peut être fier de cette reconnaissance. Il déclarait dans les colonnes du Télégramme : J’ai fait venir 180 écrivains du monde ici, et dans le parc du tribunal, qui n’avait pas de nom, mon père venait jouer quand il était petit. Quelle émotion !

Par deux fois, j’ai rencontré le poète. Ne me demandez pas pourquoi je n’ai pas osé avoir une conversation avec lui, vous trouveriez ma réponse ridicule. Pourtant, je dois confesser qu’à chacune de ces occasions, le personnage m’a impressionné. Oh ! Yvon n’est pas du genre à rouler les mécaniques et à en faire des tonnes pour être remarqué. Il est là, discret, mais il possède une telle aura que je n’ai pas voulu le déranger pour le cas où il voyagerait dans les sphères trop éloignées de moi.

À notre tour, réjouissons-nous de cette bonne nouvelle et pour notre bonne santé, lisons les poètes, lisons Le Men et les autres… Déambulons dans ce théâtre de verdure, nous nous endormirons étonnés, apaisés par les elfes.

En éternel utopiste, je pense que les poètes pourront peut-être sauver le monde… Laissez-moi rêver !

Quand tu apprends l’alphabet

Ne laisse pas tomber une lettre

Car si elle se blesse

Tu ne trouveras plus le mot pour appeler.

Extrait de L’alphabet. Yvon Le Men.

 

* Francis Cabrel.

Crédit image : Wikipédia.

 

 

Faut-il dissocier l’œuvre et l’artiste ?


Voilà une question qui devrait diviser ! 

Je vais l’aborder au travers de trois personnalités : Charles Baudelaire, Michel Houellebecq et Jean-Louis Murat.

J’ai déjà évoqué ici le fameux Crénom, Baudelaire du regretté Jean Theulé, beaucoup trop tôt disparu. Dans son ouvrage, l’écrivain nous brosse le portrait d’un Baudelaire infâme, pire que cela même. Si le poète existait en 2023, il serait incarcéré ou interné dans un hôpital psychiatrique. Baudelaire était un être ignoble, mauvais comme la teigne, d’une monstruosité sans pareil avec les femmes. Si vous ne me croyez pas, vous pouvez consulter ce lien https://www.poesie-francaise.fr/charles-baudelaire/poeme-une-charogne.php — Une charogne, extrait des Fleurs du mal

Mes professeurs de français connaissaient-ils Baudelaire sous des penchants aussi pervers ? J’en doute. 

Il n’en reste pas moins que Les Fleurs du mal est une œuvre majeure de la poésie moderne… Alors faut-il pour autant s’abstenir de lire Baudelaire ?

Aujourd’hui, Michel Houellebecq défraie la chronique. En effet, dans un entretien avec le fondateur de la revue Front populaire, le philosophe Michel Onfray, l’auteur du prix Goncourt 2010, déclare : Le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser. Ou bien, autre solution qu’ils s’en aillent

Ces propos sont complètement abjects. En réaction, Chems-eddine Hafiz, recteur de la Mosquée de Paris déclare : Qu’il amalgame le terrorisme à l’islam, je trouve ça inacceptable. Ce même recteur a déposé une plainte contre le citoyen Houellebecq, pas l’écrivain. Chems-eddine Hafiz, lui, ne fait pas d’amalgame.En réponse à ces frasques irrecevables, devrions-nous pour autant exclure les livres de Houellebecq de nos bibliothèques?

L’auteur-compositeur Jean-Louis Murat a tenu des propos complaisants envers Éric Zemmour, lors des dernières élections présidentielles : ce qui (lui) plaît » chez le chef de Reconquête « c’est son côté “fuck the system”, un peu punk. Puis de rajouter, être admirateur du candidat putatif Éric Zemmour. Par ailleurs, le chanteur voue un véritable culte en la personne de Michel Onfray qui, jadis, se définissait comme libertaire et proudhonien et qui aujourd’hui flirte progressivement vers l’extrême droite en animant depuis 2020 la revue Front Populaire. Au moment de la présidentielle, J.L Murat avait déclaré que s’il devait voter, il choisirait, je cite : le candidat soutenu par Onfray.

Alors, on fait comment, on n’écoute plus J’ai fréquenté la beauté, la chèvre alpestre, Mujade ribe,… sur sa platine disque ?

Pour ma part, j’arrive encore à différencier l’homme de ses productions artistiques. Ce n’est pas parce que Baudelaire était un sale type que je vais jeter Les Fleurs du mal, ce n’est pas parce que Houellebecq raconte des âneries que je ne vais pas relire La carte et le territoire, où que j’aille me priver d’entendre lorsque je suis vraiment en pleine forme, les mélodies suaves du natif de Chamalières.

À vos avis ?

samedi 1 avril 2023

Rhein II la photo la plus chère du monde


Pendant les vacances et donc en ce moment, je profite du fait que Léa Salamé et le condescendant Demorand soient en vacances pour passer sur France Inter. 

Hier donc, j’écoutais la talentueuse Eva Bester dans une rediffusion de son émission « Remède à la mélancolie ». 

L’invité était le metteur en scène, Julien Gosselin

Parmi ses choix artistiques il a évoqué cette photo Rhein II du photographe allemand Andreas Gursky. Cette œuvre a été adjugée 3,1 millions d’euros par Christie’s à New-York en 2011. Cette image est la photo la plus chère au monde.

Ce matin après le troisième café, j’évoquais avec mon camarade Gérard Rouxel, photographe de son état, le marché de l’art et donc et surtout le pourquoi une photographie, celle-là comme une autre, prend une valeur si impressionnante ?

Bien évidemment, nous n’avons pas trouvé d’explication concrète. La question était : qu’est-ce qui fait qu’une œuvre d’art prend de la valeur ?

Sa taille ? Non, sa qualité picturale ? Pas plus. La renommée du photographe ? Il ne me semble pas que Gursky ait une réputation mondiale…

En fait au bout de 40 minutes de palabres, nous n’avons pas avancé. Nos réflexions portaient sur la photographie, mais nous avons également élargi le débat à la peinture, à la sculpture et même à la littérature.

En conclusion, bien humoristique cette fois, nous avons décidé que le marché de l’art pouvait être comme le reste, à la hausse et à la baisse, parfois…