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samedi 1 avril 2023

Philippe Torreton lit le poème "Je donne la parole" de Nicanor Parra

Lors de la cinquième émission Ouvrez le 1, le magazine de Franceinfo (canal 27), le comédien Philippe Torreton récite Je donne la parole du poète Nicanor Parra, poète chilien (1914-2018).

 

vendredi 15 avril 2022

1966 est là

 


1966 est le fruit d’une réflexion sur les enfants qui vivent des évènements traumatisants : comment les vivre ? Comment s’en sortir ? Telles sont les questions qui se posent dans ce récit.

L’histoire se déroule entre les années 1963 et 1966 à Paris. 

Les parents d’Antoine (le héros de l’histoire) possèdent une demeure de quatre étages qui fait l’angle du square Lamartine et de l’avenue Victor Hugo, dans le quartier très chic de la Porte-Dauphine. 

Son père est député et sa mère se prélasse…

« Je me souviendrai toute ma vie de mes quatorze ans. Pourtant, l’avenir s’annonçait sous les meilleurs auspices. Mes deux années scolaires précédentes s’étaient bien déroulées, et il me restait juste à confirmer mes bons résultats pour envisager sereinement mon passage en 3e. Certes, la situation familiale était délétère, mais cela ne m’affectait pas du tout.  »

À travers l’histoire tumultueuse d’Antoine, je dresse un portrait acide d’une haute bourgeoisie parisienne dans les années 63/66 et reviens sur les heures sombres de l’occupation allemande.

Cet ouvrage est désormais disponible aux éditions Bookelis

C’est simple : vous commandez et le roman vous est livré directement dans votre boîte à lettres. Bookelis ne fait pas partie de ces géants du GAFA, mais est une société basée à Sainte-Luce-sur-Loire (44), donc…

Pour ce bouquin comme pour les autres, je fais le choix d’éviter les intermédiaires (je m’en expliquerai par ailleurs…). 

Vous pourrez aussi me retrouver dans les séances de dédicaces qui auront lieu dans les semaines qui viennent.

Bonne lecture !

 

vendredi 7 janvier 2022


 Ce 7 janvier dernier, je ne me suis pas précipité chez le libraire pour acheter votre huitième roman : Anéantir. J’ai attendu que la folie médiatique se calme un peu… Autant vous le dire tout de suite, sans être un houellebecquien farouche, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire tous vos précédents ouvrages.

À votre propos, j’aime à dire « Houellebecq soit on l’aime, soit on le déteste ». Je me rangeais dans la première catégorie. Je pense que vous êtes le seul écrivain français capable de développer cet éventail d’opinions aussi controversées. Gage de votre talent, de votre popularité, mais aussi de votre impopularité. 

Quel tour de force !

Autant vous le dire tout de go, j’ai plongé comme un bébé nageur dans les 587 premières pages.

Illico, j’ai adhéré à Paul Raison, le personnage principal : la cinquantaine haut-fonctionnaire au Ministère de l’Économie et des finances, son vide existentiel et les trois axes majeurs de l’intrigue qui débute par de la fiction politique, je suis propulsé en 2027, ça me parle bien ; l’éclairage sur l’anticipation avec les attentats et les mystères ésotériques qui les entourent m’envoient jusqu’à minuit et demi ; la maladie puis la déchéance de son père où l’univers des EPHAD est parfois d’un réalisme criant en phase avec l’actualité.

Ces cinq premiers chapitres sont à mon sens, ce que vous avez écrit de mieux jusqu’à présent. Le style, la posture du narrateur, les dialogues, les descriptions des scènes sont d’une très haute tenue. L’ami Hervé Resse ne tarit pas d’éloges à votre égard : Houellebecq est un genre de Balzac de son époque. Je ne sais dire s’il est « le plus grand écrivain français vivant »

Je n’étais pas très loin de partager son point de vue avant de commencer hier soir la lecture du sixième et dernier chapitre.

Mais pourquoi diantre m’entraîner sur cette voie ? 

J’étais comme beaucoup, je le suppose, dans l’attente des résultats des enquêtes à propos des attentats, de l’élaboration du nouveau gouvernement de Bruno Juge, de la fin proche ou pas de son père… J’imaginais presque que son beau-frère, Hervé était membre de l’organisation secrète Baphomet, ou que sa femme, Prudence, avaient des liens encore plus occultes avec la yucca ou wicca ; que se cachait-il de plus mystérieux derrière cette organisation ? 

Enfin, il y avait de quoi faire avec toutes ces intrigues… 

Même si je ne suis pas systématiquement un adepte des happy ends, ce dont vous ne m’avez que très rarement habitué, je m’attendais à une sorte de logique dans le récit.

Que nenni ! 

Je ne doute pas un instant que ces 137 dernières pages soient celles qui vous aient demandé le plus de travail de recherche. C’est pointu, il n’y a pas à dire, mais ce chapitre est totalement hors sujet et en inadéquation inutile avec le reste de l’ouvrage.

Fort heureusement pour moi, je n’avais pas Jean-Louis Murat en fond sonore, j’étais déjà assez anéanti.

vendredi 29 octobre 2021

Le Lolita de Nabokov

 


Il m’a fallu plus de trois semaines pour lire le sulfureux roman de Vladimir Nabokov  ; ce qui chez moi représente un temps de lecture très long. Je dois bien avouer que la digestion de plusieurs pages invite plus au dégoût qu’à une appétence gargantuesque.

Cette lecture a donc été très fastidieuse et pourtant à aucun moment, je n’ai remisé le bouquin dans le carton réservé aux livres sans intérêt. D’ailleurs, à aucun moment je n’ai eu cette idée. 

Nabokov possède, c’est indéniable, le talent pour transporter le lecteur dans l’univers de l’abject Humbert Humbert.  

Dès les premières lignes, ce pervers fait étalage de la fascination qu’il voue pour les nymphettes et plus précisément pour Lo : Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta.

Tout au long du récit (517 pages), Humbert, raconte la passion et l’amour extrême qu’il a pour Lolita. Il expie aussi ses fautes, exprime son dégoût de lui-même, mais cela ne l’empêche de recommencer. [… et la tendresse s’intensifiait alors pour se muer en honte et en désespoir, et je consolais et berçais ma gracile et solitaire Lolita dans mes bras de marbre et je gémissais dans ses cheveux brûlants, et je la caressais ici et là, et sollicitais silencieusement sa bénédiction, et, soudain, au paroxysme de cette tendresse humaine déchirante et désintéressée, le désir s’enflait de nouveau horriblement de manière ironique — oh, non disait alors Lolita en soupirant, prenant le ciel à témoinpage 458/459

Serge Gainsbourg qui a fait des lectures de Lolita dit d’elle «  Lolita est une petite conne  ». Voilà un jugement que je ne partage nullement. 

Chacun se fera la lecture qu’il voudra de ce roman. Pour ma part, j’ai été très ému lorsque Lolita déclare à Humbert en parlant d’un ancien compagnon à elle «  Lui il m’a brisé le cœur. Toi, tu as simplement brisé ma vie  ». Nabokov fait une fois de plus planer l’ambiguïté sur la vision de Lo à l’égard d’Humbert.

La postface sous la plume de l'auteur exprime la genèse de ce roman. Elle est absolument nécessaire afin de cerner le contexte. J’aurais préféré voir tout cela en préface. Allez savoir pourquoi…

Si vous en avez l’envie, vous pouvez pénétrer cet univers. Quant à moi, d’ici quelques mois, je ferai une seconde, une troisième lecture pour tenter de comprendre tout ce qui m’a échappé. Mon sentiment sera tout autre, peut-être, ou pas…

J’ai aimé ? Je n’en sais rien. 

J’ai détesté ? Je ne peux pas dire ça. 

Tout ce que je sais c’est que je ne suis pas sortie indemne de cette lecture.

Afin d'être plus précis, je vous invite à regarder le reportage que la chaîne Arte propose sur le sujet : Lolita méprise sur un fantasme. Dans le sujet, le témoignage de Vanessa Springora, Le Consentement, me semble particulièrement intéressant.

samedi 29 octobre 2016

"Lettres à Anne" : Et si Twitter avait existé dès 1962...

A la fin des 1246 pages des "Lettres à Anne", il me vient quelques réflexions que j'ai plaisir à partager ici.
Indéniablement, François Mitterrand était un homme qui aimait les belles-lettres. Sa culture pharaonique respire à chaque page de ce pavé édité chez Gallimard. Son style d'écriture est d'une finesse assez remarquable. Il use aisément de la métaphore, renvoie habillement aux anciens, (Socrate, Stendal, Shakespeare, ...)  et plante avec un réel talent les lieux qu'il affectionne. 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que si dans de nombreuses circonstances, l'homme était relativement taiseux, il ne manqua jamais d'imagination pour écrire à Madame Pingeot. Encore fallait-il que cette dernière, ait le temps de lire ces missives, qui excédaient souvent cinq pages.

Que dire aussi de ce beau romantisme ? Combien d'entre nous, les hommes, aimeraient  un jour écrire ces Everest de la passion, comme le sait si bien le faire, François Mitterrand ?

J'en viens maintenant au titre de ce billet "Et si Twitter avait existé dès 1962..." François Mitterrand aurait-il été un adepte de ce réseau social ? Dans l'affirmative, en tout état de cause, Gallimard, n'aurait pas eu cette  riche et belle opportunité, de publier ce livre. En tout état de cause, non plus, nous n'aurions pas eu cette chance, de lire ces belles pages. 
Imaginez un instant ce que ce passage aurait donné en 140 caractères "Je vous pose une question simple, que vous seule pouvez résoudre : est-il possible, concevable d'attendre vendredi pour vous voir, comme deux fonctionnaires de la joie ? Après ces huit jours devrais-je en compter cinq autres alors que nous serons dans la même ville ? Mais je le répète cela dépend de vous. Voilà donc mon emploi du temps : rien du tout à partir de 18H30 chaque jour. J'ai tout bloqué sur les matinées et déjeuners. Si vous me fixez une rencontre avant vendredi  (en me gardant ce vendredi quand même) vous saurez que j'en serai très très heureux."

En langage Twitter, ça pourrait faire : Suis dispo chaque jour à partir de 18H30. Mon emploi du temps:Libre matinée et déjeuners.Ça dépend de vous. Serais très heureux de vous voir

Il faut quand même bien avouer que cette version est  nettement moins élégante que la précédente. J'espère vous avoir convaincu. Maintenant si tel n'était pas le cas, j'invite mes amis twittos à me retranscrire ce douloureux passage en 140 caractères. Si je dis douloureux, c'est qu'il m'a fallu quelques secondes pour bien en comprendre le sens (...) je t'aime de désir accompli dans l'inaccompli, ces deux mots ne sont pas antithèse puisque l'accomplissement est domaine de l'esprit quand l'esprit n'a pas d'autre nom que l'amour projeté au-delà de soi-même) Si tu es un petit bolide du tweet malin, je te donne 26 secondes pour me retranscrire à l'identique, la pensée intime de François Mitterrand.

Enfin, nul n'osera relever le défi de passer en mode Twitter, la majestueuse beauté des dernières lignes de François Mitterrand à Madame Anne Pingeot : Mon bonheur est de penser à toi et de t'aimer. Tu m'as toujours apporté plus. Tu as été ma chance de vie. Comment ne pas t'aimer davantage ?

C'est quand même autre chose qu'un vulgaire SMS qui dirait : Si tu reviens, j'annule tout.

vendredi 19 décembre 2014

Méditerranée par Raymond Depardon

C'est grâce à France Culture et plus particulièrement à Philippe Honoré de la librairie Honoré de Champigny sur Marne que j'ai plaisir à présenter ce livre de photographies de Raymond Depardon
En effet cette semaine, le libraire avait carte blanche pour présenter ses coups de coeur. Ce matin il a fait un focus sur Méditerranée de Raymond Depardon.

A propos de ce livre, on peut lire sur la page de Xavier Barral, l'éditeur : Du Liban des années 1960 à Marseille aujourd’hui, en passant par Alexandrie, Valence, les plages de Palavas, Naples et Rimini, Raymond Depardon nous offre un moment si doux en Méditerranée composé de photographies pour la plupart inédites. À l’occasion de l’exposition présentée au MUCEM, Raymond Depardon s’est replongé dans ses archives et a selectionné plus de 80 photographies prises sur le pourtour méditerranéen. Toujours en prise avec le réel, le photographe pose un regard à la fois aigu et bienveillant sur cette région. Il nous fait revivre, en couleur et en noir & blanc, ce concentré de Méditerranée à travers les époques. Les nouvelles prises de vue en couleur que Raymond Depardon a réalisées à Marseille au printemps 2014 apparaissent en dernière partie du livre.

Par ailleurs, le MuCEM (Marseille) accueille une exposition temporaire Raymond Depardon / Un moment si doux jusqu'au 2 mars 2015. heureux seront les visiteurs de cette exposition  ! 

Mais pourquoi diantre, aucune de ces belles choses ne se passent-elles pas en Bretagne ?

Faut-il dissocier l’œuvre et l’artiste ?

Voilà une question qui devrait diviser !  Je vais l’aborder au travers de trois personnalités : Charles Baudelaire , Michel Houellebecq ...