samedi 3 janvier 2015

L'architecture de l'éphémère

La Grande Arche de la Défense conçue par Johan Otto von Spreckelsen, Paul Andreu et  Peter Rice a été inaugurée en 1989. Après seulement 25 ans, l'édifice est  bien mal en point. En effet, les dalles en marbre de Carrare qui couvrent une partie du monument sont usées et risquent de s'effriter, le toit est désormais fermé au public et les défauts de structure sont édifiants.


La comparaison va sembler burlesque, mais les travaux du  château de Chenonceaux se sont terminés en 1430. Certes, depuis, il y a des travaux d'entretien d'usage, mais il est encore fièrement debout. 

Les monuments dits historiques nous laissent encore des traces de longévité des constructions phénoménales. Est-il utile de rappeler que l'abbaye du Mont St Michel a été érigée dans les années 700. Après de nombreux déboires (guerres, incendies), l'archange est placé en 1898.

Que dire du pont du Gard, construit entre 40 et 50 après J.-C... De tels exemples existent aux quatre coins de l'hexagone et ne manquent pas de nous rappeler que les bâtisseurs de ces époques possédaient des savoirs, qui ne sont pas appliqués aujourd'hui. Je n'évoque pas ici l'esthétisme, ce serait un autre sujet de débat.

Pourtant de nos jours, nous avons la technologie (ordinateurs et logiciels puissants), les machines (grues, élévateurs, centrales à béton), et aux dires de quelques prétentieux, une intelligence bien plus développée qu'aux siècles précédents. Petits hommes idiots.

Il faudra pourtant un jour se poser la question : qu'allons nous laisser aux générations futures  ? Quels seront les marqueurs architecturaux de notre société qui seront encore debout dans les années et siècles à venir ? A mon avis, aucun. Certains imbéciles vont me rétorquer que "peu importe",  Notre-Dame de Paris,  Le Louvre et le Fort de Brégançon seront toujours fiers et droits...

Si cette question ne se posait qu'à l'architecture, mais elle est de mise pour les arts dans leur grande diversité. 

dimanche 28 décembre 2014

Si tu ne connais pas encore Lars Danielsson...

C'est Gégé qui m'a envoyé un texto du genre : si tu ne connais pas encore Lars Danielsson, c'est que tu as raté ta vie. Il n'en fallait pas plus pour que je parte à le découverte de cet artiste. FIP et France Musique s'intéresse de près et depuis très longtemps à ce contrebassiste suédois né en 1958. C'est Wikipédia qui nous en apprend le plus sur ce musicien.
En fouillant sur le net, j'ai découvert cette vidéo en live de Lars Danielson. J'avoue être bluffé  par sa façon tout à fait singulière de jouer de la contrebasse. Il s'en sert comme d'une guitare et l'effet est tout à fait saisissant. Son compère pianiste Leszek Mozdzer entre en scène avec un jeu des plus virevoltant, ce qui donne à Suffering une dynamique venue d'un autre ailleurs. Le percussionniste apporte une dynamique irréprochable à l'ensemble du morceau.

Lars Danielson aborde la musique d'une façon qui me séduit. Beaucoup devraient s'en inspirer : Comprendre la musique est toujours une question de sincérité. Si vous pensez trop pendant que vous jouez, le récit, l'authenticité, l'essence de la musique peut être perdue. C'est pourquoi il semble si naturel de jouer et écouter du jazz, parce que tout ce que vous devez faire est d'ouvrir votre cœur, vous imprégner de la musique et profiter de la balade. A vrai dire, c'est le cas pour tous les types de musique, parce que la musique devrait toujours venir du cœur et non pas de la tête," déclare Lars Danielsson.

vendredi 26 décembre 2014

Lorsque l'Angélus de St Emilion est là...

Il est possible d'écrire toute une prose sur l'oenologie. 
Bacchus a vanté les vertus et les mérites du vin bien avant moi. 

J'ai juste envie d'évoquer ici un moment de partage - de solennité autour de cet Angélus. né à St Emilion en cette fameuse année 2001.

Solennité disais-je parce que le breuvage est rare et ne se partage que pour une grande occasion. Cela a été le cas il y a quelques jours parce que c'était une belle fête. Mais une belle fête ne peut se faire, à mon sens qu'avec un ami ou deux ou trois, parce qu'avec plus de quatre, comme le disait Brassens, on est une bande de cons.  A vin exceptionnel, moment exceptionnel !

Certes, je n'en demande pas d'identiques tous les jours mais au moins lorsque l'Angélus paraît, je sais le découvrir, l'observer, le humer puis m'enivrer ensuite de ses nectars secrets profonds subtils et savoureux.
Lorsque l'amitié est là en partage - lors seuls les regards évoquent le bonheur et les paroles frôlent l'inutile.

Droit à l'image : ce que dit la loi

Aujourd'hui, nombreux sont ceux  qui possèdent un téléphone portable équipé d'un appareil photo. Il est donc très facile de faire des clichés à n'importe quel moment, dans n'importe quel endroit, sur n'importe quel sujet. 

La tentation est très forte de déclencher à tout va et avec les sites comme Flickr et autres réseaux en ligne (Instagram, Facebook, Twitter), la diffusion d'images est simplifiée. Il n'en résulte pas moins que le fait de prendre  en photo des personnages dans la rue,  dans une soirée privée, dans une manifestation publique, fait appel à une législation qui s'appelle le droit à l'image.

Prenons un exemple ciblé : 
Je photographie une scène de manifestation dans les Côtes d'Armor : 

Que dit la loi sur le droit à l'image ? Dans le cas des événements d'actualité et manifestations publiques on retrouve le même principe : une photographie peut être publiée sans l'autorisation des personnes à condition de ne pas dépasser les limites du droit à l'information. Ce principe a été clairement posé par les tribunaux : si l'autorisation devait être systématique, toute publication de photo de foule ou manifestation publique pour illustrer un reportage serait impossible. La jurisprudence est sans cesse balancée entre droit à l'information et droit à l'image, ce qui crée des incohérences dans les jugements. Mais depuis quelques années, de plus en plus de procès sont intentés par des particuliers demandant réparation suite à la publication de leur photo à l'occasion d'un événement d'actualité ou d'une manifestation publique. Et il semble que la tendance soit plutôt à favoriser le droit à l'image, soit à donner raison aux particuliers

L'on voit bien ici toutes la difficulté de mettre en ligne ou de diffuser ce genre de cliché.  "Nul n'est censé ignorer la loi" dit l'adage. Pour être complètement informé, il est utile de visiter le site dédié sur le droit à l'image.


dimanche 21 décembre 2014

Plaidoyer pour la radio

Pendant plusieurs semaines, j'ai été privé d'une vue correcte pour regarder la télévision. Je ne suis certes pas un cow-boy de la zapette, mais il m'arrive de temps à autre de regarder les informations, quelques débats et je dois l'avouer quelques matchs de football de l'équipe fanion des Côtes d'Armor, En Avant de Guingamp.
Comme je ne pouvais non plus, lire la presse, j'ai trouvé un agréable refuge en écoutant la radio. J'ai (re)découvert ce mode fantastique de communication. 

Bien naturellement, j'ai pensé à cette époque où j'officiais en studio, derrière le micro et au fameux Nagra avec lequel, j'ai enregistré de nombreux hommes politiques et personnalités célèbres. Souvenirs savoureux.

Après plus d'un mois, ayant retrouvé une vue plus que correcte, il m'est de nouveau possible de regarder le petit écran. Je crois que mon divorce est définitivement consommé avec la télévision. Pendant toutes ces heures à écouter la radio, j'ai appris à entendre et à laisser mon imaginaire faire le reste. Le haut professionnalisme des reporters pour évoquer les débats qui animent  le monde, est d'une qualité remarquable. Ma préférence a été à France Culture, j'avais oublié la qualité des intervenants, la richesse des sujets, le niveau de connaissance des intervenants.

Féru d'information, j'avoue avoir été servi avec France-Info ; sur cette même fréquence, je retrouve chaque matin l'ami Guy Birenbaum et ses chroniques matinales (la radio lui va si bien).

Comme beaucoup, avant, j'écoutais la radio dans la voiture, pour me rendre au travail ou dans d'autres déplacements, mais cette écoute était furtive. Tandis que là, dans cette disette d'images télés, l'écoute reprenait tout ses sens : informatifs, ludiques, créatifs...

Il me sera désormais de plus en plus compliqué de consommer des produits télévisuels.  J'ai encore en mémoire cette théorie développée par Patrick Le Lay,  alors patron de TF1 : Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective 'business', soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c'est d'aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit.[…] Or pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible.[…] Rien n'est plus difficile que d'obtenir cette disponibilité. C'est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l'information s'accélère, se multiplie et se banalise…
Désolé messieurs de la téloche, je n'ai plus de temps de cerveau disponible pour vous et vos produits.

Faut-il dissocier l’œuvre et l’artiste ?

Voilà une question qui devrait diviser !  Je vais l’aborder au travers de trois personnalités : Charles Baudelaire , Michel Houellebecq ...